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albin michel - Page 4

  • "Les fantômes d'Eden" de Patrick Bauwen

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    Le docteur Paul Becker ne va pas bien : il a pris beaucoup de poids, il s'est séparé de sa femme et vient d'avoir un infarctus. Il décide de tout plaquer pour se mettre au vert quelques temps. Alors qu'il se repose tranquillement en montagne, son ami Jack se fait assassiner chez Paul alors que ce dernier était parti faire des courses. Tout le monde est alors persuadé que le corps brulé retrouvé correspond à celui de Paul Becker. Celui ci, témoin du meurtre, décide d'enquêter en prenant l'identité de son ami décédé. Mais pour savoir qui a décidé de s'en prendre à lui, il va devoir se replonger dans le passé et les souvenirs de sa bande de potes de l'époque...

    J'avais adoré "Seul à savoir" et "Monster" de Patrick Bauwen et il me tardait de découvrir son dernier roman. D'ailleurs, il reprend le personnage de Paul Becker de "Monster".
    J'ai eu un peu peur en découvrant le titre "Les fantômes d'Eden" d'avoir un livre certes thriller mais avec du surnaturel dedans. Après ma lecture, même si tout cela reste dans le domaine de la raison, il n'en reste pas moins que l'auteur flirte avec le surnaturel et fait que certains éléments paraissent un peu trop "gros" à mon goût.

    Cependant l'auteur nous met dans l'ambiance dès les premières pages. On se retrouve expédier à Eden, dans les everglades. On plonge à plusieurs reprises dans les souvenirs de Paul. Cela peut parfois être difficile pour le lecteur de se repérer entre les incessants retour en arrière et le présent. Le début fut un peu difficile pour moi, mais j'ai rapidement réussi à prendre mes marques.

    Je dois également ajouté que je ressors assez déçue de cette lecture. Peut-être en attendais-je un peu trop ou bien peut-être est-ce dû à une période de lecture difficile pour moi (un récent déménagement et des travaux font que j'ai passé près de deux semaines sur ce livre...).

    C'est néanmoins un beau pavé de près de 630 pages environ que nous offre l'auteur et les éditions Albin Michel !

  • "Personne n'en saura rien" de Sylvie Granotier

     

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    Jean Chardin, homme obèse et que tout le monde considère comme bon copain prêt à aider, aime regarder les jeunes filles... mais pas que... Plusieurs filles sont portées disparues sans que l'on retrouve leur corps. Isabelle a subit le même sort qu'Irène, Jeanne ou Mélusine, sauf qu'elle a eu la chance de s'en sortir vivante. Le procès de Jean Chardin s'ouvre et Isabelle est au première loge pour se venger de son agresseur...

    On m'avait dit du bien des polars de Sylvie Granotier et ayant reçu son dernier roman, je ne pouvais pas passer à côté. De plus, la quatrième de couverture annonce une histoire de vengeance et de manipulation, cela présage quelque chose de bon !

    Le premier chapitre s'ouvre à l'été 2005 et correspond au kidnapping, viol et meurtre de Mélusine. Puis le deuxième chapitre commence par le procès de Jean Chardin pour l'affaire concernant Isabelle. Le troisième chapitre correspond à la vie d'Isabelle au moment des faits et le quatrième reprend la vie de Jean Chardin. Vous l'aurez compris, ce livre est fait de flash-backs dans le passé mais aussi dans le présent des différents protagonistes, pour enfin revenir par moment au procès lui-même. Cette construction permet au lecteur de s'offrir une vision de plus en plus précise des faits et des conséquences.

    Très vite, nous nous faisons un portrait rapide de Jean Chardin. C'est un type que tout le monde a l'air d'apprécier, malgré une vie de famille assez imposante, malheureusement le côté sombre de Jean se réveille à plusieurs reprises et notamment face aux jeunes adolescentes qu'ils matent à la plage... Le personnage d'Isabelle m'a semblé un peu plus énigmatique mais tout aussi intéressant.

    Ce n'est pas un simple roman où nous suivons un procès du début à la fin. Il y a une sorte de non-dits et de mystère qui entourent cette histoire. Qui dit la vérité et qui ment ? Ce ne sont que dans les dernieres pages que le fin mot de l'histoire nous sera révélé.

    Je ne me suis pas ennuyée une seconde, je dois dire que j'ai même adoré ce genre de construction, mais je dois aussi avouer que la fin m'a un peu laissé perplexe.

    Bref, une bonne première découverte de l'auteur Sylvie Granotier !

    Et en bonus, une petite vidéo de l'auteur sur son roman :


  • "Le bonheur national brut" de François Roux

     

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    A l'aube de l'élection de Mitterrand, nous faisons la connaissance de quatre amis : Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy. Ils ont 18 ans et l'avenir s'ouvre à eux. Paul se tournera vers le métier d'acteur et assumera petit à petit son homosexualité, Rodolphe plein d'entrain se lancera dans la politique, Benoît abandonne rapidement ses études pour devenir photographe et enfin Tanguy rêve de fille et entame une carrière dans le commerce.

    De l'élection de Mitterand en 1981 à l'élection de François Hollande en 2012, ce livre retrace la vie de quatres amis que l'on verra évoluer en même temps que la société française. Ont-il réussi dans la vie ? Sont-ils toujours en contact ? Et au final, la question la plus important : sont-ils heureux et épanouis ?

    Ce livre me faisait de l'oeil depuis sa sortie en septembre 2014 pour la rentrée littéraire. Encore une fois, je suis attiré par un sacré pavé puisqu'il fait presque 700 pages.

    J'ai beaucoup aimé les différents portraits que nous dresse l'auteur. Le narrateur est Paul, un jeune homme tourmenté par son homosexualité et son milieu. Il vient d'une famille bourgeoise et subit d'énormes pressions de la part de son père. Celui ci voudrait qu'il devienne médecin. Mais Paul décide plutôt de devenir acteur et de faire enfin son coming-out.

    A côté de Paul, nous retrouvons trois de ses amis, qui vont chacun se tourner vers des carrières et des styles de vies totalement différents. Pour Rodolphe, ça sera la politique; Tanguy c'est le commerce et pour Benoît la culture notamment grâce à la photographie.

    Le fait d'avoir mis l'accent sur quatre personnalités bien différentes les une des autres permet à l'auteur de nous établir une critique générale de la société des années 80 à nos jours. En effet, petit à petit, nous assistons à plusieurs phénomènes de société : l'arrivée de la gauche au pouvoir, le malaise au travail, la génération trader, ...

    Je me suis beaucoup attachée aux personnages, mais je dois dire que je n'ai pas eu de préférence ni pour l'un, ni pour l'autre. C'est ce qui fait que les personnages sont bien décrit et ancré dans le réel. Ils ont chacun des défauts mais aussi des qualités.

    Le livre se découpe en deux parties qui correspondent (si je ne me trompe pas) au changement de gouvernement (gauche puis revirement à droite). Chaque chapitre correspond à une date bien précise. Cela permet de nous situer dans le temps, notamment de se repérer dans les grandes dates de notre société.

    Bref, une belle retrospective de la société française des années 80 à nos jours, au travers d'une bande de potes !

    Petites citations pour la route : "Jamais on n'avait été aussi heureux. Jamais on n'avait autant espéré."

    "Nous avions tellement voulu grandir et nous frotter à la vie que nous en avions oublié de préserver la part la plus belle de nous-mêmes : notre innocence."

    "C'est certain, le bonheur n'est pas du tout une affaire sérieuse. C'est même, j'en suis convaincu, la seule chose au monde que l'on devrait prendre à la légère."

  • "Muchachas Tome 3" de Katherine Pancol

     

    muchachas 3.jpg

     

    Attention Spoiler !!!

     

    Après avoir été un peu déçue par le tome 2 car l'histoire se concentrait énormément sur Gary/Hortense/Calypso, j'ai été agréablement surprise par ce tome 3 ! En effet, dans ce dernier tome, l'auteure s'attache à parler de chaques personnages que l'on avait aperçus dans le premier tome. On y retrouve donc l'histoire de Joséphine mélangée à celle de Stella, de Léonie, de Ray, d'Adrian... mais également de Gary, Hortense, Calypso...

    J'aime la façon dont Katherine Pancol nous parle du quotidien de ses personnages. Parfois juste quelques lignes ou à des moments plusieurs pages, sont consacrés à un personnage bien précis, même si évidemment les personnages secondaires sont tout aussi importants.
    J'adore également la manière dont l'auteure transite d'un personnage à un autre. On y retrouve un lien même si les personnages en question ne sont pas dans la même ville ou même s'ils ne se connaissent pas. ça donne du style à l'ouvrage et montre bien que chaque chose est pensée et démontre enfin la qualité du bouquin.

    Encore une fois j'ai passé de très bons moments à côté de cette multitude de personnages que j'ai appris à connaitre au fur et à mesure des pages (et des tomes !). J'ai eu l'impression de dévorer ce troisième tome, même si je ne l'ai lu qu'en trois jours (ce qui est à peu près mon habitude de lecture).

    Le titre répétitif s'explique dans les trois tomes et change par rapport à "la trilogie des animaux" !

    Concernant ce final tant attendu, je dois dire que l'auteure nous invite à patienter encore une fois, puisque certaines histoires restent en suspend, notamment celle d'Hortense et d'Elena, ou encore celle de Gary/Hortense/Calypso. Par contre, le final de l'histoire de Stella me semble correct et celui de Joséphine également. Alors on peut se poser plusieurs questions : l'histoire va-t-elle continuer ? Doit-on attendre une suite ? Une nouvelle trilogie ? Il va falloir patienter pour connaitre les réponses à ces questions...

    Petites citations pour la route : "L'amitié, comme l'amour, c'est faire attention à l'autre."

    "Le bonheur, c'est une affaire intérieure. Entre soi et soi."

    "C'est comme ça que les choses arrivent parfois, parce qu'on y croit sans renoncer, sans lâcher pied et que ça allume des feux d'espoir dans la tête."

    "La vie fait des miracles. Faut pas croire que tout est noir même si nous le répète tout le temps, faut croire aux exceptions et surtout, surtout, il faut croire qu'on est soi-même une exception."

    "Il n'y a rien de plus beau que ce qui peut se passer entre un homme et une femme. Cet amour-là est unique, parfait, même s'il ne dure que trois minutes, tu m'entends ? Trois minutes de bonheur parfait suffisent à remplir une vie. Avec toi, j'en ai en pagaille, des rations de trois minutes, alors je vais être un homme heureux."

    "Le malheur, on peut l'accepter. A condition qu'il s'arrête un jour. Qu'importe la date ! Pourvu qu'il y en ait une. Alors on peut être patient et endurer. Mais si on ne vous donne pas de date, si on rajoute du malheur tout le temps, ce n'est pas supportable. ça rend fou."

    "C'est aussi ça le bonheur. Quand tout est à sa place et qu'on a un siège réservé. Et la vie est partout. Elle jaillit de la musique, d'une image, d'une odeur, d'une scène de la vie quotidienne."

  • "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaitre

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    A quelques jours de la fin de la première guerre mondiale, Albert Maillard, simple soldat dans les tranchées, s'aperçoit que le lieutenant Pradelle, son supérieur, a tué deux soldats de sa compagnie en faisant croire à tout le monde que l'ennemi les avait tués. Pradelle décide donc de se débarrasser d'Albert. Ce dernier finit enterré vivant dans un trou. C'est alors qu'intervient Edouard, un autre soldat qui parvient à libérer Albert. Malheureusement, un obus fera d'Edouard ce qu'on appellera plus tard : une gueule cassée.

    Nous suivons ici la vie de ces trois personnages : Pradelle, Albert et Edouard. Au lendemain de la guerre, la vie est difficile pour tous. Il faut savoir sortir son épine du jeu et le lieutenant Pradelle, devenu capitaine en novembre 1918, l'a compris depuis fort longtemps. Pradelle est le personnage que l'on va détester du début à la fin. C'est le côté obscure de la guerre, ambitieux à un point qu'il fera tout pour parvenir à ses fins.
    Quant à Albert, on se prend d'affection pour lui dès la première ligne. Un peu simple d'esprit mais tout de même assez débrouillard, il affronte la vie au côté d'Edouard son sauveur, qui a bien morflé. En effet, celui ci a perdu sa machoire, il ne lui reste qu'un grand trou. Impossible de parler et de manger, Edouard tombe peu à peu dans la drogue, notamment à cause de la morphine.

    Bref, vous l'aurez compris, ce n'est pas facile pour Albert et Edouard de se relever après toutes les épreuves qu'ils ont vécues. Mais grâce à leur amitié parfois bancale, ils finiront par avoir des projets (et quels projets !).

    Je n'ai pas vu passé les quelques 567 pages, tellement l'histoire nous hâpe dès le début. Je retrouve avec plaisir la plume de Pierre Lemaitre, un de mes auteurs favoris en polar. Bien qu'ici, il est délaissé son genre de prédilection, l'auteur du dernier Goncourt s'en sort admirablement bien et mérite amplement les divers récompenses qu'il a reçu.

    Même si le thème de la guerre 14-18 n'est pas forcément quelque chose qui me passionne, j'ai apprécié cette histoire et surtout la façon dont nous est conté la vie d'Albert et Edouard (j'en oublie volontairement ce Pradelle). En effet, le lecteur a l'impression que le narrateur s'adresse directement à lui par quelques petites phrases par ci par là. Ce style m'a plu et a facilité ma lecture face à un thème des moins réjouissants (mais néanmoins très intéressant) de la littérature.

    En résumé, n'hésitez pas à plonger dans ce petit pavé !

    Petites citations pour la route : "Aujourd'hui, évidemment, il jugeait les choses assez différemment. Il savait que la guerre n'était rien d'autre qu'une immense loterie à balles réelles dans laquelle survivre quatre ans tenait fondamentalement du miracle."

    "Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d'avantages, même après."

    "Perdre, c'est être humain."